Marianne Pradier, peintresse
Le travail de Marianne Pradier consiste d’abord à repérer l’éternité sur google image. Les figures animales: les premières peintes par l’humanité, les sculptures antiques, et surtout, les hommes masqués: ceux qui travaillent à incarner la collectivité, de ses idéaux révolutionnaires à ses cauchemars partagés. Nous sommes les ruines de demain, ce rapport au temps fait peser une étrange responsabilité sur les épaules de l’artiste.
L’Art sacré doit-il s’arrêter à la mort de Dieu? Au contraire, il est le seul capable de le remplacer, c’est d’ailleurs ce qu’il fait depuis toujours, en secret.
Diplômée des Beaux Arts de Nantes, après des voyages en République Tchèque, au Mexique, et au Portugal, poursuivant tour à tour des masques et des icônes, Marianne Pradier arpente les territoires numériques à la recherche des ruines du futur, des figures qui survivront au collapse tant attendu.
Elle chine dans l’histoire des Arts, des rites, populaires et institutionnels, dans les mythes, antiques et contemporains, et dans les pratiques intimes qui se transforment sous nos yeux, sur les réseaux, en signes de ralliement transnationaux, transculturels, trans tout court.
Sa peinture est traversée du symbole de l’avenir, de l’aube qui suivra : Le coq, parfois chantant sa victoire au dessus de la mêlée, parfois combattant, parfois endeuillé, et parfois terrassé, il ponctue les représentations d’une espèce humaine hybridée, artisane de sa propre mutation.
La peinture permet de mettre à distance ces images, dans une représentation qui emprunte à l’icône. De les suspendre hors du temps et de les organiser comme les figures d’un panthéon qui ne cesse d’accueillir de nouveaux membres.